Au cours de ces dernières années, les institutions de Bretton Woods se sont montrées incapables de prévenir les crises, mettant ainsi en évidence la fragilité d’un système financier fondé sur une très large dérégulation. Aussi, un grand nombre d’experts préconisent-ils aujourd’hui la construction d’une gouvernance mondiale de la finance.
Mais ceci suppose de mener au préalable une analyse approfondie de l’exceptionnalisme américain et des limites d’une gouvernance impériale qui aurait dû maintenir la finance mondiale sous contrôle – si l’on en croit des théoriciens de la stabilité hégémonique comme Charles Kindleberger ou Robert Gilpin. Or, l’échec de ce modèle paraît à présent avéré.
Pour autant, diverses options stratégiques s’affrontent quant à la mise en place d’une gouvernance mondiale. Les États doivent-ils s’orienter vers plus de multilatéralisme ou bien plutôt abandonner des pans entiers de leur souveraineté, afin de permettre l’émergence d’une autorité supra-étatique susceptible d’imposer une régulation internationale de la finance ? A cet égard, le consensus promptement affiché par le G20 ne saurait masquer les divergences politiques et les enjeux de pouvoir que révèlent ces différentes orientations.
Retrouvez les présentations des différents contributeurs :
> Présidence : Thierry Carcin, Chercheur et Producteur à Radio France
> Scott Blair, L'exceptionnalisme américain : bilan et perspectives
> Thomas Lindemann, Une opportunité pour le multilatéralisme américain
> Ramon Torrent, Le commerce mondial, au croisement du protectionnisme et du multilatéralisme
> Jean-Jacques Roche, Confiance et solidarité entre monstres froids